Représentations, performances, affects : différents prismes d’analyse des productions culturelles
Dans sa contribution filmée, Nelly Quemener expose trois approches méthodologiques développées au sein des Cultural Studies pour l’analyse des productions culturelles.
Dans un premier moment, elle revient sur l’approche par les représentations, qui consiste à aborder la culture au travers d’une métaphore textuelle et qui considère la relation entre le publics et les œuvres, mais aussi les productions culturelles ou médiatiques, comme opérant au niveau discursif (on parle d’identification et de reconnaissance avec des visions du monde ou des personnages).
Dans un second moment, elle évoque la notion de performance, qui s’éloigne d’une approche par les représentations en posant la question de la place du corps, du regard et de la dimension rituelle dans les œuvres et les productions culturelles. L’approche par la performance a pour vertu de remettre au cœur de l’analyse l’expérience en partie sensible, et surtout corporelle, des spectateurs et des spectatrices.
Enfin, le troisième moment de la présentation développe l’approche par les affects, que Nelly Quemener mobilise notamment dans les travaux qu’elle mène dans le cadre de son HDR, sur les commentaires laissés en ligne sur des chaînes YouTube. Ici, il ne s’agit pas de penser les discours ou la corporalité, mais de s’interroger sur le statut même des représentations et des discours. Autrement dit, de remettre les œuvres ou les productions culturelles/médiatiques dans une dynamique qui envisage les « actions » dont elles sont la trace, les orientations émotionnelles qu'elles dessinent, et les formes autorisées du ressenti qu'elles impliquent.
Il s’agit d’une façon différente de penser le rapport des publics aux productions culturelles, puisqu’elle remet au centre l’idée d’une relation affective – non pas au sens simple d’affection, mais de logiques d’investissement et d’expressions émotionnelles autorisées.
La présentation de Nelly Quemener a été filmée par Emilee Seymour au DFK Paris en octobre 2020, sur une invitation de François Aubart.